Quand le savon a-t-il été inventé ? Peut-être ne vous êtes-vous jamais posé la question, car le savon fait tellement partie de notre quotidien qu’on a tendance à l’oublier. Qui a eu cette idée géniale ? Comment le savon a-t-il fait son chemin jusqu’à nos salles de bains ? Quelle a été son évolution ? Autant d’interrogations auxquelles nous répondons en vous racontant la petite histoire du savon dans la grande Histoire.
Table des matières
Dès 2800 av. J.-C., les babyloniens ont eu l’idée de mélanger des graisses animales et végétales avec de la cendre, le premier savon était né. Cette pratique concernait surtout les nobles et les religieux qui avaient un grand intérêt pour les propriétés lavantes et désinfectantes du savon.
À l’époque, le savon n’était pas utilisé comme un produit d’hygiène, mais servait essentiellement au nettoyage des textiles.
Portés par le développement des termes, les Romains étaient sensibles à l’hygiène. Après le bain, ils se poudraient le corps avant de l’huiler, mais n’employaient pas de savon à proprement parler.
En revanche, les Égyptiens ont joué un rôle important dans l’amélioration de la composition du savon. Ils y mélangeaient des huiles parfumées, introduisant ainsi le souci du bien-être. Les historiens pensent qu’ils utilisaient cet ancêtre du savon à des fins thérapeutiques.
Le peuple maure, avec de l’huile d’olive et de la soude, a réussi à fabriquer un savon plus qualitatif. Ils en ont également amélioré le côté agréable en utilisant toutes sortes de parfums.
De plus, ils ont eu l’idée d’ajouter de la cendre de plantes maritimes dans le corps gras, ce qui a eu pour effet de durcir le savon (même s’il faudra attendre le XIX siècle pour voir apparaître les pains de savon tels que nous les connaissons).
Même s’ils ont perfectionné les techniques d’élaboration, leur contribution majeure à la grande épopée du savon est d’avoir permis qu’il soit largement fabriqué et diffusé en Europe.
À cette époque, leurs échanges commerciaux avec le vieux continent étaient très nombreux (épices, or, soie, etc.). Le bassin méditerranéen, importante plaque tournante, a permis à leur savon d’Alep de voyager, avec le port de Marseille en point d’entrée.
Petit à petit, le savon se démocratise. Initialement réservé à l’élite du clergé et de la noblesse, il devient populaire auprès du plus grand nombre.
Au-delà du souci de la propreté, il est perçu comme un moyen d’assainir la peau et donc de contribuer à lutter contre les multiples épidémies moyenâgeuses.
Au IXe siècle, Marseille est à l’avant-garde de la saponification à chaud.
Après les croisades, la fabrication et l’utilisation du savon végétal se répandent. La cité phocéenne fonde les premières savonneries dès le XIIe siècle. Comme matière première, elle emploie l’huile d’olive de Provence. Le savonnier Crescas Davin introduit l’usage de la soude en 1371. À l’époque, elle est extraite des cendres de salicorne, plante abondamment présente dans les marais salants.
La saponification n’a pas échappé à la révolution industrielle. L’apparition des usines et la modernisation de l’appareil de production ont transformé les procédés de fabrication du savon qui sont passés d’artisanaux à industriels. Les machines ont permis un rendement de masse, une amélioration de la qualité et une réduction du coût du produit fini.
Au fil des ans, le savon est devenu un bien d’usage quotidien pour le peuple. Exit l’élite, il s’est transformé en un produit de consommation courante présent dans de nombreux foyers.
Les besoins et les souhaits des consommateurs évoluent, pour rester compétitives, les marques ont à cœur de suivre la tendance. De plus en plus, on attend de son savon bien plus qu’une mousse lavante. Il doit nourrir et hydrater la peau, soulager les irritations ou encore protéger le visage des agressions extérieures auxquelles on devient particulièrement sensible.
La recherche se tourne du côté des ingrédients naturels pour améliorer la composition des savons et satisfaire la demande :
des agents hydratants comme le lait d’ânesse.
Le savon est donc devenu un allié incontournable de notre routine hygiène et beauté quotidienne. Les savons artisanaux fabriqués à base d’ingrédients naturels, souvent bios, ont particulièrement le vent en poupe, car ils répondent à une préoccupation majeure des usagers.
Quelle que soit son apparence, il est présent dans tous les foyers. On lui prête bien des vertus, y compris celle d’être un accessoire déco pour la salle de bain. Forme, couleur, odeur, il en existe de toutes sortes et pour tous les goûts.Économique et écologique, la savonnette est dans l’air du temps !
À l’origine très confidentiel et très peu exploité, le savon a parcouru un sacré chemin au fil des siècles. Comme beaucoup d’éléments du quotidien, il a été le témoin de l’évolution des mœurs, des préoccupations, de la recherche et de l’Histoire.
Directrice de Senteurs de France
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