L’origine du berlingot fait débat, plusieurs régions s’en disputent la paternité. Si Proust avait ses madeleines, nous sommes nombreux à associer ces délicieux bonbons multicolores à des souvenirs d’enfance réconfortants. Mais qui a eu cette idée folle un jour d’inventer le berlingot ? Pourquoi cette friandise a-t-elle su plus qu’une autre traverser les époques et rester dans l’air du temps comme les sucres d’orge, les pralines ou les guimauves ? Lisez la suite pour découvrir l’incroyable histoire de l’origine du bonbon berlingot.
Table des matières
Le Berlingot, l’héritage médiéval
Le berlingot de Carpentras et la légende du pâtissier papal
Qui l’eut cru, le berlingot trouverait son origine au XIVe siècle. Nos papilles le doivent à la créativité du cuisinier de Clément V, le premier pape d’Avignon.
L’histoire raconte que le dénommé Sylvestre aurait initialement cherché à préparer du caramel. L’ayant un peu trop cuit, il aurait voulu rattraper sa recette en y incorporant du citron et de la menthe, ce qui aurait donné les premiers berlingots.
À cette époque, la communauté prêtait au berlingot des vertus thérapeutiques et il était vendu comme un médicament par les apothicaires. Peut-être cette croyance venait-elle du fait qu’il sortait des cuisines du pape.
Ce n’est qu’en 1844 que François Pascal Long, pâtissier-confiseur de Carpentras, modifia la recette initiale en y ajoutant du sirop de fruits confits pour transformer le prétendu remède en friandise.
Le petit bonbon pyramidal de Carpentras, coloré et strié de blanc, est devenu un véritable emblème de la région.
La ville a conservé un savoir-faire artisanal et utilise la plupart du temps des fruits issus des vergers locaux, renforçant l’authenticité de cette confiserie.
Son histoire en fait un produit provençal incontournable. En sachet ou dans une bonbonnière, des générations de touristes français et internationaux ont à cœur de ramener cette spécialité dans leur valise.
Le berlingot nantais
Du côté de Nantes, le célèbre berlingot trouverait son origine chez nos cousins italiens qui fabriquaient des douceurs à la saveur approchante baptisées berlingozzos. À la fin du XVIIIe siècle, une mendiante italienne aurait confié la fameuse recette à Mme Couet, cantinière des armées, pour la remercier de sa générosité. Cette dernière aurait même reçu une médaille pour sa contribution au moral des troupes grâce aux bonbons qu’elle préparait en quantité pour les soldats.
De retour à Nantes, elle transmet la précieuse recette à sa fille et à son gendre qui seront les premiers d’une longue lignée familiale à commercialiser la délicieuse sucrerie devenue le mythique berlingot nantais.
Bon à savoir : il existe d’autres berlingots régionaux comme par exemple le berlingot de Pézenas. Il ne ressemble pas à l’image tétraèdre que l’on se fait du berlingot puisqu’il est de forme rectangle et légèrement ovale.
Comment le petit berlingot est devenu grand
Le berlingot à l’ère de l’industrialisation
Au XIXe siècle, la fabrication des berlingots n’a pas échappé à l’industrialisation massive qu’a connue la France. À l’instar de beaucoup d’autres, le berlingot artisanal devient un produit de masse :
- la mécanisation accélère la production et standardise les formes et les goûts ;
- l’industrialisation des matières premières impacte la production de sucre, d’arômes et de colorants les rendant accessibles en plus grande quantité et avec des coûts moindres ;
- l’évolution des modes de distribution (chemin de fer puis camions) permet de diffuser les berlingots à grande échelle.
Si la production de berlingots a connu un arrêt brutal pendant la Seconde Guerre mondiale à cause des difficultés d’approvisionnement, notamment en sucre, elle est repartie de plus belle dans les années soixante.
Bon à savoir : tous les berlingots ne sont pas issus de la production de masse, il existe encore de nombreux artisans-confiseurs qui les fabriquent toujours à l’ancienne. C’est d’ailleurs auprès de ces producteurs artisanaux qu’il faut vous approvisionner si vous êtes en quête d’ingrédients naturels, de fondant, de douceur et de saveurs authentiques.
Les secrets de fabrication
Vous vous demandez comment on fabrique des berlingots ? Suivez le guide :
- le sucre est cuit à la bonne température, car il ne doit pas caraméliser ;
- après qu’il ait refroidi, on y ajoute un arôme et un colorant. Il est d’usage d’assortir les deux, par exemple un berlingot jaune au citron, un rouge à la cerise ou un mauve à la violette ;
- la pâte obtenue est ensuite étirée, malaxée et mise en forme de boudin ;
- il ne reste plus qu’à découper les berlingots pour leur donner cette forme si reconnaissable.
Le berlingot, une star internationale
Le berlingot, qui fait partie du patrimoine culinaire français, a tout pour plaire au-delà de nos frontières :
- son goût sucré acidulé est universel, il enchante tous les amateurs, indépendamment de l’âge ou de l’origine ;
- souvent composé d’ingrédients simples et naturels, il est dans l’air du temps ;
- c’est un objet ludique grâce à sa forme et à ses couleurs vives ;
- il est perçu comme un authentique produit du terroir, grâce à ses racines historiques et localisées.
Bon à savoir : notre doux berlingot en VO a été revisité dans plusieurs pays en fonction des goûts et des cultures régionales, comme en Italie, en Espagne, et même sur le continent asiatique.
En conclusion
De 7 à 77 ans, tout le monde est séduit par le petit berlingot qu’il soit de Nantes ou de Carpentras. Mangé avec gourmandise, il a su traverser les époques et les frontières pour rester l’une des friandises les plus plébiscitées. Bon, beau, naturel et rigolo, le berlingot a décidément tout pour plaire !
Pour vous faire plaisir ou pour offrir, laissez-vous tenter par nos berlingots nantais !